Les conditions pré-analytiques (tout ce qu’il se passe avant la mesure effective de la concentration de potassium) ont une importance majeure sur la qualité du résultat. Ces conditions peuvent modifier la valeur de la kaliémie dans les deux sens et ainsi faire faussement croire à une hyperkaliémie (pseudo-hyperkaliémie), à une normokaliémie (pseudo-normokaliémie) ou à une hypokaliémie (pseudo-hypokaliémie).
La façon dont le prélèvement est réalisé est particulièrement important :
- Un garrot trop serré peut induire des hyperkaliémies
- L’absence de garrot peut compliquer le prélèvement et ainsi engendrer une hémolyse responsable d’une pseudo-hyperkaliémie. Il est donc recommandé d’utiliser un garrot juste le temps de la ponction veineuse. En revanche, il est recommandé de ne pas faire « pomper » le patient avec sa main. La ponction veineuse doit être effectuée après séchage de l’antiseptique local utilisé. Le tube ne doit pas être mélangé trop énergiquement et il faut éviter les chocs thermiques. Les patients avec des anomalies des éléments figurés du peuvent avoir des pseudo-hyperkaliémies ou pseudo-hypokaliémies.
Le tube dans lequel le prélèvement sanguin est effectué a lui aussi son importance : on distingue les prélèvements sur tube sec (dont la centrifugation permettra d’extraire le sérum) des prélèvements sur tube avec anticoagulant (dont la centrifugation permettra d’extraire le plasma). On observe régulièrement des valeurs plus élevées de kaliémie sur sérum que sur plasma (de l’ordre de quelques dizaines de mmol/L). Les laboratoires tiennent normalement compte de ces variations lors du rendu des résultats.
Le transport des prélèvements a lui aussi son importance : si la durée entre le moment du prélèvement et le moment de la centrifugation a son importance, des études de répétabilité ont montré qu’en conditions pré-analytiques contrôlées, il est possible de tolérer des temps de transport jusqu’à 6 à 10 heures sous réserve que le transport soit fait à température ambiante (entre 15 et 25°C).