Les jeunes néphrologues publient #SFNDT2018: Qualité de l’anticoagulation par AVK en hémodialyse chronique
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Nous relayons ici le poster publié en tant que communication affichée à la #SFNDT2018 par Manon Laforêt, CCA de Néphrologie à Marseille, et son équipe. Félicitation à eux pour ce beau travail!
Qualité de l’anticoagulation par AVK en hémodialyse chronique
Introduction
Les patients hémodialysés sont plus difficiles à équilibrer en matière de traitement par antivitamine K (AVK) avec un risque de complications hémorragiques plus important pour un bénéfice largement débattu. Peu d’études concernant la variabilité du traitement anticoagulant dans une population de patients hémodialysés ont été réalisées jusqu’ici.
Objectifs
L’objectif principal de notre étude était de déterminer la qualité de l’anticoagulation en hémodialyse chronique en évaluant le TTR (temps passé dans la cible thérapeutique). Les objectifs secondaires:
- Analyser les facteurs cliniques et biologiques associés à une moins bonne stabilité du traitement par AVK.
- Déterminer si une corrélation existe entre la stabilité de l’INR et le taux de toxines urémiques.
Matériels et méthodes
Les patients hémodialysés chroniques du centre d’hémodialyse du CHU de la Conception ont été inclus. Les INR des patients sous AVK ont été récupérés sur une période de 4 mois (mai-juin 2014 et décembre 2014 – janvier 2015) et le temps passé dans la cible thérapeutique (TTR) a été calculé pour chaque patient. Les caractéristiques cliniques, biologiques, les traitements et les paramètres de dialyse ont été recueillis à l’inclusion ainsi que les données de suivi à 1 an et à 2 ans.
Résultats
202 patients ont été inclus au total. 45 patients sous AVK ont été analysés (Figure 1). Le TTR moyen est de 74,1 +/- 20,7 %. 75,6 % des patients sous AVK ont un TTR > 65 %, cible admise comme critère de qualité de l’anticoagulation (Figure 2). Notre étude ne permet pas de mettre en évidence un profil de patient plus à risque d’instabilité. Il ne semble pas y avoir de lien entre le taux de toxines urémiques ou l’activité d’AhR et la stabilité du traitement par AVK. Nous retrouvons nettement plus de patients sous fluindione dans le groupe instable 36,4 % contre 5,9 % dans le groupe stable (p = 0,01) (Tableau 1). Il n’y a pas de différence en matière de survenue d’évènements cardio-vasculaires ni hémorragiques entre les patients stables et instables (Figure 3). A noter un nombre très faible d’évènements hémorragiques dans notre cohorte seulement 5 en 2 ans.
Conclusion
L’équilibre du traitement par AVK au sein de notre cohorte de patients est bon par rapport aux données de la littérature. Afin d’optimiser nos pratiques, il semble préférable de remplacer la fluindione par la warfarine chez les patients instables sous fluindione et de privilégier la warfarine chez nos patients hémodialysés à l’initiation du traitement.