Cancer and the Kidney international Network : C-kin #CJNeph

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Cancer and the Kidney international Network : C-kin #CJNeph

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Du 14 au 15 avril s’est tenu à Bruxelles, le premier congrès du Cancer and Kidney International Network sous la présidence du Docteur Vincent Launay-Vacher. Le rationnel de cette réunion pluridisciplinaire et internationale est la fréquence de la maladie rénale chronique chez les patients cancéreux (12 à 25%), maladie associée à une surmortalité du fait du sur-risque cardiovasculaire et de thrombose dès un DFG inférieur à 60ml/min/1,13m2 et surtout du risque de prise en charge thérapeutique non optimale (risque de surdosage mais aussi de sous dosage).

L’objectif de cette nouvelle société savante créée en 2013 est d’améliorer les soins des patients cancéreux et insuffisants rénaux par des séances de formations, des projets de recherche et enfin le développement d’outils de travail dont le site GPR d’adaptation des posologies est le meilleur exemple.

La première session « De la théorie à la pratique » a débuté par une synthèse sur l’évaluation du DFG en cancérologie. Il est conclut que l’utilisation des formules MDRD et CKD-EPI était fiable pour la majorité des patients sauf ceux ayant un BMI <18 pour qui seul la mesure isotopique du DFG est fiable. La formule de Cockroft et Gault doit être progressivement abandonnée. Un DFG <60ml/min doit faire réfléchir sur une potentielle adaptation de dose des traitements. Le Dr CIARIMBOLI de l’université de Munster en Allemagne, a ensuite rappelé que la toxicité du Cisplatine passait par le transporteur OCT2 du pôle basolatéral des cellules tubulaires et a montré l’effet bénéfique in vitro et in vivo chez la souris de la prise de Cimetidine via une inhibition des transporteur OCT2 et MATHE1.

La deuxième session a abordé le retentissement rénal des thérapies ciblées. Outre les effets rénaux bien connus des anti VEGF (HTA, protéinurie voire MAT), il a été développé le risque rénal des anti-BRAF, thérapies ciblées utilisées dans les mélanomes avec mutation V600E, certains cancers colorectaux, de la thyroïde… Sous Verumafenib, il est décrit des cas de protéinurie, d’insuffisance rénale aigue (nécrose tubulaire aigue, néphrite interstitielle aigue immunoallergique) le plus souvent réversible à l’arrêt du traitement Le mécanisme physiopathologique est encore inconnu.

Enfin, la troisième session a permis de revoir la prise en charge symptomatique de ces patients en rappelant les recommandations de l’ESMO. Concernant l’anémie, source d’une moins bonne qualité de vie et d’une moindre survie, les érythropoïétines ne sont indiquées que les patients ayant une hémoglobine inférieure à 10g/dl et traités par chimiothérapie. Il sera préféré chez les patients non traités ou en traitement intensif, la réalisation de transfusions itératives afin de réduire le risque thromboembolique. Les nausées et les vomissements ont eux aussi un impact négatifs sur la qualité de vie, le risque rénal via le déshydratation induite et la survie des patients par la réadaptation des doses de chimiothérapie nécessaire. Les recommandations actuelles utilisent la graduations du risque émétique des chimiothérapies pour proposer une adaptation de la réhydratation et des traitement anti émétiques. Enfin, la prévention et le traitement curatif de la maladie thrombo-embolique, relèvera plutôt d’un traitement par HBPM qu’AVK ou HNF. L’Enoxaparine, HBPM à faible bioaccumulation, est particulièrement recommandée même chez les patients insuffisants rénaux modérés à sévère sous réserve d’une surveillance de l’anti Xa.

Cette réunion a été complétée par quelques « case reports » et courtes communications orales.

Une prochaine rencontre est prévue dans un an à Bruxelles. Un site internet : www.c-kin.org vous permettra d’avoir de plus amples renseignements sur la société C-KIN et de retrouver les principales recommandations discutées pendant cette réunion.

Docteur Boyer-Cazajous

Unité d’hémodialyse

HIA Saint Anne

TOULON

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