BJN#219 – L’Imurel, finalement aussi efficace que le Cellcept ?

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BJN#219 – L’Imurel, finalement aussi efficace que le Cellcept ?

Cette semaine, Betoul Schvartz, néphrologue à Reims et membre du conseil scientifique, nous propose une BJN de transplantation, merci à elle!

N’hésitez pas à nous envoyer vos lectures !

Cette BJN est rédigée en rapport avec cet article:

Mycophenolate mofetil versus azathioprine inkidney transplant recipients on steroid-free,low-dosecyclosporine immunosuppression(ATHENA): Apragmatic randomized trial, Ruggenenti et al. PLoS Med, 2021.


Introduction 

Le Cellcept a remplacé l’Imurel dans le traitement d’entretien de transplantation rénale. A tort peut être ? Cette étude prospective randomisée contrôlée a pour objectif de comparer l’incidence de la glomérulopathie chronique d’allogreffe chez des transplantés rénaux recevant comme traitement d’entretien soit du Cellcept, soit de l’Imurel  

Patients/matériels et méthodes 

6 centres de transplantation rénale italiens ont inclus les patients transplantés rénaux, adultes, qui recevaient une première transplantation rénale (simple ou bi greffe). 

Le traitement d’induction comportait un anti R-IL2 (20 mg J0 et J4) associé à l’ATG faible dose (0,5 mg/kg de J0 à J6). 

Etaient exclus les hyperimmunisés, les patients qui présentaient une contre indication à l’ATG (leucopénie, infection virale active) ou antécédent de cancer. 

Les patients étaient randomisés au moment de la transplantation et recevaient soit 750 mg x 2/j de Cellcept, soit 75 mg/j d’Imurel (125 mg si poids > 75 kg). 

Les patients recevaient une corticothérapie courte de 3 jours: 500 mg J0, 250 mg J1 et 125 mg J2. 

Résultats 

233 patients ont été inclus : 119 dans le groupe Cellcept et 114 dans le groupe Imurel, entre juin 2007 et Juillet 2012 . A la fin du suivi de 3 ans, il restait 205 patients (104 dans le groupe Cellcept et 101 dans le groupe Imurel). 

Parmi les 175 biopsies protocolaires réalisées, 60 présentaient des signes de glomérulopathie d’allogreffe : 29 (33,3%) dans le groupe Cellcept et 31 (35,2%) dans le groupe Imurel, sans différence entre les 2 groupes.  

 

110 biopsies ont été réalisées entre M12 et 18 sans changement significatif au niveau anapath entre les 2 groupes.  

54 rejets aigus prouvés par biopsie ont été diagnostiqués : 20 patients sous Cellcept (16.8%) et 34 sous Imurel (29.8%) (p = 0.057). 

La survie patient et greffon n’était pas différente. Le contrôle tensionnel, lipidique, glycémique était équivalent dans les 2 groupes. Les effets indésirables étaient aussi fréquents dans les 2 groupes. 

 

Conclusion 

Le Cellcept ne prévient pas plus la glomérulopathie d’allogreffe que l’Imurel, avec une incidence de rejet aigu prouvé par biopsie équivalent dans les 2 groupes. 

 

Les plus du papier 

Essai multicentrique contrôlé randomisé avec suivi assez long. 

 

Les critiques 

Effectif limité, l’absence de différence mise en évidence pourrait être liée au manque de puissance. 

Pas de double aveugle 

Pas d’information sur les DSA 

Traitement d’induction original associant ATG et Anti-RIL2 à petite dose 

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