BJN#102 – L’hypopara, ça tue !

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BJN#102 – L’hypopara, ça tue !

Mortality in patients with permanent hypoparathyroidism after total thyroidectomy

Merci à Jean-Philippe Bertocchio, Néphrologue à Paris et Past President du CJN, pour cette synthèse bibliographique. Vous aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos lectures !

Introduction

Dans le contexte actuel des grandes discussions autour de l’explosion du nombre d’interventions chirurgicales de la thyroïde, il est important de s’intéresser à la morbidité induite par ces chirurgie : l’hypoparathyroïdie en est le chef de file. Plus encore, la mortalité induite est elle-même une question primordiale : l’hypoparathyroïdie (séquelle de cette chirurgie) grève-t-elle le pronostic de ces patients ? La difficulté vient du fait que les indications chirurgicales sont souvent le fait de cancers de la thyroïde.

Patients/matériels et méthodes

Comme seuls les scandinaves savent le faire, les suédois disposent d’un registre de toutes les interventions chirurgicales réalisées sur leur territoire : en réalité, ils recouvrent 96% des interventions. A partir de ces données, ils ont exclu tous les patients opérés pour un cancer et tous les patients qui avaient un traitement de l’hypoparathyroïdie (vitamine D active et/ou sels de calciums) antérieurement à la chirurgie de la thyroïde. Ils ont considéré que les patients avaient une hypoparathyroïdie chronique à partir du moment où ils conservaient un traitement pour, 6 mois après la chirurgie cervicale.

Résultats

Des 7700 patients de la base (inclus entre début 2005 et fin 2014), ils ont analysé les données de 4899 patients : parmi ceux-ci, 246 (5%) ont développé une hypoparathyroïdie chronique et 109 (2%) sont décédés au cours d’une durée de suivi moyenne de 4,4 années. Si les facteurs « classiques » de mortalité (comme l’âge et le score de comorbidité de Charlson) avaient un impact sur la mortalité (analyse univariée), ce qu’après la prise en compte de tous ces facteurs, que le fait de développer une hypoparathyroïdie après la chirurgie était associée à une surmortalité (de l’ordre de 2 fois plus).

BJN102 - Fig1

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