Blocage du système rénine-angiotensine-aldostérone et « échappement de l’aldostérone »

Dans la maladie rénale chronique ou l’insuffisance cardiaque, on cherche très souvent à bloquer le système rénine-angiotensine-aldosterone (SRAA) pour diminuer les effets délétères de sa suractivation, en particulier ses effecteurs terminaux : l’angiotensine II et l’aldostérone. L’angiotensinogène est une proteine sécrétée par le foie. Elle est clivée en angiotensine I par la rénine sécrétée par les cellules de l’appareil juxta-glomérulaire renal. L’angiotensine I est par la suite clivée en angiotensine II par l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) sécrétée par toutes les cellules endothéliales de l’organisme. L’angiotensine II a une action directe (vasomotrice et de reabsorption sodée dans le rein) et indirecte (via la sécrétion d’aldostérone par la surrénale en activant le récepteur de type 1 de l’angiotensine II). L’aldostérone va ensuite avoir des effets via l’activation de son récepteur dans les cellules cibles.

Les traitements les plus utilisés sont les inhibiteurs de l’ECA (IEC) et les antagonistes du récepteur de l’angiotensine II (ARA2) : ces traitements entrainent une franche diminution de la sécrétion d’aldostérone soit par diminution de la concentration circulante d’angiotensine II (IEC) soit par une diminution de l’activation de son récepteur (ARA2). Dans tous les cas, ils induisent aussi une augmentation de la concentration circulante de rénine, contrairement aux bêtabloqueurs qui diminuent la sécrétion de rénine. Dans 30 à 40 % des cas, dans les semaines qui suivent l’instauration d’un traitement par IEC ou ARA2, les concentrations circulantes d’aldostérone augmentent de nouveau : c’est ce qu’on appelle l’”échappement de l’aldostérone”. Il existe donc d’autres voies permettant d’assurer la sécrétion d’aldostérone. L’idée de bloquer le récepteur de l’aldostérone devient alors pertinente.

Ref: https://www.theses.fr/2015PA066032

CJNephro

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