3/6 – Complications kystiques aigues

Complications kystiques aigues

 

Hémorragie intra-kystique

 

 

  • Le tableau est le plus souvent celui d’une douleur abdominale ou lombaire brutale et intense, nécessitant souvent une prise en charge en hospitalisation et le recours à des antalgiques de palier 3.
  • Une hématurie macroscopique peut également être associée, en cas de rupture d’un kyste rénal dans les voies urinaires.
  • Les diagnostics différentiels principaux sont l’infection de kyste et la colique néphrétique.
  • En cas d’hémorragie intrakystique, le bilan biologique est le plus souvent sans anomalie (pas de syndrome inflammatoire notamment). Le diagnostic sera confirmé au scanner abdominal sans injection, qui retrouvera une hyperdensité spontanée du kyste incriminé.
  • L’évolution est le plus souvent spontanément favorable sous traitement antalgique et la crise douloureuse de courte durée. Le repos au lit est la base de la prise en charge thérapeutique.

 

Infections de kyste

 

  • Les infections de kystes touchent aussi bien les kystes hépatiques et rénaux, ont une incidence de 0,01 épisode par patient et par an. Le tableau clinique est souvent celui d’une fièvre nue, parfois accompagnée d’une douleur abdominale. Contrairement à l’hémorragie intra-kystique, dont elle est le principal diagnostic différentiel, le syndrome inflammatoire est souvent important. Les germes les plus souvent en cause sont les entérobactéries, celles-ci peuvent être isolées dans les hémocultures ou dans l’ECBU, bien que ces examens soient souvent négatifs.
  • Le diagnostic d’infection de kyste est difficile puisqu’il n’existe pas de gold standard pour l’affirmer. Le marqueur sanguin CA19.9 augmente en cas d’infection de kyste hépatique, mais sa valeur diagnostique est incertaine. Lorsqu’elle est réalisée, la ponction du kyste infecté retrouve des polynucléaires neutrophiles altérés et permet éventuellement une documentation bactériologique. Cependant, l’identification du kyste incriminé n’est pas aisée et la ponction de kyste est souvent techniquement difficile.
  • Le scanner, l’échographie et l’IRM abdominaux ont une performance diagnostique médiocre avec de nombreux faux négatifs.
  • Le PET-Scanner réalisé dans les 7 jours après introduction de l’antibiothérapie, mettant en évidence une inflammation de la paroi du kyste infecté, peut permettre de confirmer le diagnostic, de localiser le kyste infecté (et éventuellement à ponctionner) et de guider la durée de l’antibiothérapie, il est désormais au centre de la prise en charge diagnostique.

 

 

 

 

  • Le traitement repose sur une antibiothérapie à bonne diffusion intra-kystique comme des fluoroquinolones et/ou du Co-Trimoxazole pour des durées longues (pas de recommandation de durée, souvent 2 à 4 semaines), des bi-antibiothérapies incluant des bêta-lactamines sont souvent proposées.
  • L’échec du traitement antibiotique est fréquent (51% des cas dans les séries les plus récentes). Les récidives sont également fréquentes chez certains patients, nécessitant des antibiothérapies plus longues.
  • Le drainage per-cutané du kyste responsable est parfois nécessaire en cas de persistance des douleurs ou de la fièvre malgré l’antibiothérapie, ou la récidive à l’arrêt de l’antibiothérapie.
CJNephro

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