BJN#157 – Fractures vertébrales : les causes ne sont pas celles que l’on croit

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BJN#157 – Fractures vertébrales : les causes ne sont pas celles que l’on croit

Cet article du BJN est rédigé en rapport avec les références bibliographiques suivantes :

Jansz TT, Goto NA, van Ballegooijen AJ, Willems HC, Verhaar MC, van Jaarsveld BC. The prevalence and incidence of vertebral fractures in end-stage renal disease and the role of parathyroid hormone. Osteoporos Int. 2020 Mar;31(3):515-524. doi: 10.1007/s00198-019-05187-0. Epub 2019 Nov 14. PMID: 31728605; PMCID: PMC7076061.

Lien vers l’article : The prevalence and incidence of vertebral fractures in end-stage renal disease and the role of parathyroid hormone


Merci à Betoul Schvartz, Néphrologue à Reims, et membre du comité scientifique du CJN, pour cette synthèse bibliographique. Vous aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos lectures !

Introduction

Les fractures vertébrales sont sous-diagnostiquées dans la population de patients en insuffisance rénale chronique terminale (IRCT). Pourtant, elles impactent le pronostic fonctionnel, la qualité de vie et augmentent la mortalité. L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence et l’incidence des fractures vertébrales chez les patients dialysés, au cours de leur suivi, ainsi que d’évaluer la relation avec la densité minérale osseuse (DMO) et la valeur de l’hormone parathyroidienne (PTH).

Patients/matériels et méthodes

Les données de la cohorte NOCTx (cohorte prospective comparant la progression des calcifications coronaires selon le mode d’épuration extra-rénale). Les fractures vertébrales étaient détectées sur les radiographies thoraciques de profil, à au moins un an d’intervalle, avec 2 médecins indépendants. Les valeurs de densité minérale osseuse étaient calculées à partir des scanners, en prenant la valeur moyenne des vertèbres T7 à T10.

Résultats

146 patients dialysés, âgés de 52 ans en moyenne avec une majorité d’hommes, ont été inclus. Tous étaient en attente de greffe rénale. 50 patients (34%) présentaient une fracture vertébrale. Ils étaient plus âgés, plus longtemps dialysés et étaient plus souvent sous CINACALCET. 70 patients ont pu être suivis avec 47 patients restés en dialyse et 23 patients qui ont été transplantés. En analyse multivariée, la DMO et le fait d’être greffé n’étaient pas associés à un surrisque de fracture.

Les valeurs de PTH ont été divisées en tertiles. Pour le tertile inférieur (PTH < 11 pmol/L), la PTH est associée à un surrisque de fracture mais de manière non significative (2.28, IC 95% 0.97-5.97) alors que pour le tertile supérieur (PTH ≥ 30 pmol/L) la PTH était associée de manière significative au surrisque de fracture vertébrale (2.82, 95% CI 1.22 to 7.27). La DMO était plus élevée chez les patients ayant des valeurs élevées de PTH et plus basse avec des valeurs basses de PTH.

Conclusion

Les fractures vertébrales chez les dialysés sont 2 à 3 fois plus fréquentes que dans la population générale du même âge. Un dépistage des fractures vertébrales semble justifié dans cette population. Le surrisque de fracture est lié aux valeurs de la PTH mais pas aux valeurs de DMO.

 

Les plus du papier

1ère étude mettant en évidence la prévalence de fractures vertébrales asymptomatiques chez les dialysés.

Lecture indépendante des radios par 2 médecins.

 

Les critiques

Fractures vertébrales détectées sur la radio pulmonaire et non une radio rachidienne dédiée (mais fiabilité excellente).

Prévalence probablement sous estimée car le rachis lombaire n’est pas analysé

DMO mesurée par TDM et non par ostéodensitéométrie DXA

La PTH a été mesurée de plusieurs manières

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