5. Maladies à transmission dominante liée à l’X
- Définition :
Les individus de sexe masculin n’ont qu’un seul chromosome X : ils sont hémizygotes et ne possèdent qu’un seul exemplaire des gènes du chromosome X.
Par contre, les femmes possèdent deux chromosome X et deux exemplaires de chacun des gènes localisés sur le chromosome X.
La question de la dominance ou de la récessivité ne se pose pas chez les individus de sexe masculin :
- Soit le gène est muté : ils sont atteints,
- Soit le gène est normal : ils sont sains.
La question de la dominance ou de la récessivité ne se pose que chez les individus de sexe féminin :
- Si la maladie survient quand un seul gène est muté, elle est dominante,
- Si la maladie survient seulement quand les deux exemplaires sont mutés, elle est récessive.
- Caractéristiques :
Les deux sexes peuvent être touchés par la maladie. Mais en général, les filles hétérozygotes sont moins sévèrement malades que les garçons hémizygotes.
Il y a plus de femmes atteintes que d’hommes.
Elle diffère de l’hérédité autosomique dominante car il n’y a jamais de transmission père-fils.
Comme pour l’hérédité autosomique dominante, la pénétrance peut être incomplète et l’expressivité peut être variable.
La transmission des maladies dominantes liées à l’X est différente suivant que le parent atteint est le père ou la mère.
- Cas de la mère malade et du père sain
Chacun des enfants d’une femme malade, garçon ou fille, a un risque de 50% de recevoir le chromosome X muté de sa mère et d’être atteint puisque la maladie est dominante. Le père en donnant, soit X, soit Y, déterminera le sexe de l’enfant. La moitié des filles et la moitié des garçons seront donc malades.
- Cas d’un père malade et d’une mère saine
- Toutes les filles d’un homme malade reçoivent de leur père le chromosome X qui porte l’allèle pathologique. Etant hétérozygotes, elles seront donc malades et pourront « transmettre » la maladie à leurs enfants.
- Aucun des fils d’un homme malade n’est atteint car ils reçoivent de leur père le chromosome Y qui n’est pas impliqué dans la maladie. Ces garçons n’auront donc aucun risque de « transmettre » la maladie à leur descendance.
- Particularité : Inactivation en mosaïque d’un X chez les femmes
- Dans chaque cellule d’une femme, l’un des deux chromosomes X est en partie (ou totalement) inactivé. Cette inactivation a lieu aléatoirement dans chacune des cellules très tôt au cours du développement : on parle d’inactivation mullérienne.
- Chaque femme a donc des cellules dans lesquelles le chromosome X d’origine paternelle est inactivé et d’autres dans lesquelles le chromosome X d’origine maternelle est inactivé. Le mosaïcisme dans ce cas n’affecte que le chromosome X. Les autres chromosomes sont identiques dans les deux types cellulaires.
- Inactivation en mosaïque d’un X chez les femmes
- Si chez une femme hétérozygote l’inactivation touche le X porteur du gène normal, la cellule n’exprimera que le gène muté.
- Si l’inactivation touche le X porteur du gène muté, la cellule exprimera le gène normal.
Les femmes hétérozygotes pour le gène impliqué dans une maladie dominante liée à l’X sont plus ou moins atteintes selon que le X porteur de l’allèle qui donne la maladie est inactivé dans un grand nombre de cellules ou non. Elles peuvent avoir une partie seulement de leur organisme affecté par une maladie, ou présenter des manifestations atténuées de la maladie.
Selon que le ou les tissus affectés par la maladie présentent un taux élevé de cellules ayant inactivé le X porteur du gène normal, ou de cellules ayant inactivé le X porteur du gène pathologique, la maladie sera plus ou moins grave.
Exemple de maladie à transmission dominante liée à l’X : syndrome d’Alport (attention de manière moins fréquente, le Syndrome d’Alport se transmet sur le mode autosomique récessif)