BJN spéciale SFT juniors #3: les IPP, même en transplantation c’est non!
En 2024, la SFT juniors a pu proposer des bourses pour que des jeunes médecins et scientifiques impliqués en transplantation d’organe puissent aller présenter leurs travaux à l’ESOT 2024 à Athènes.
En collaboration avec la SFT juniors, les récipiendaires de ces bourses vous proposent cette semaine une série de résumés de communications auxquelles ils ont pu assister à l’ESOT. N’hésitez pas à vous informer sur la SFT juniors!
Aujourd’hui, Manam Mazloum de Montpellier nous rapporte une communication de Christophe Masset, de Nantes, s’interessant à l’Impact des inhibiteurs de la pompe à protons chez le transplanté rénal
Contexte
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont largement prescrits chez les patients transplantés rénaux. Pourtant, des données préliminaires ont suggéré un effet délétère des IPP dans cette population.
Méthodes
Il s’agissait d’une étude rétrospective, incluant 2799 patients transplantés rénaux au CHU de Nantes entre 2000 et 2020, dont les données concernant la prescription médicamenteuse étaient disponibles.
Les auteurs ont utilisé un modèle de Cox multivarié afin de déterminer l’impact de la prise d’IPP sur la survie-patient et la survie du greffon.
Résultats
Parmi les patients inclus, 7% (n=196) avaient un antécédent d’ulcère digestif. La prise d’antiaggrégant plaquettaire, d’antivitamine K et de traitement anticoagulant injectable était retrouvée chez 20, 6 et 2 % des patients, respectivement.
La prise d’IPP était associée à une augmentation significative du risque de perte de greffon de 96% et du risque de décès de 46%. En revanche, leur utilisation n’avait pas d’impact sur la survenue de rejet, des complications infectieuses ou ulcéreuses.
Perspectives / Implications
L’utilisation d’IPP augmente le risque de perte de greffon et de décès en transplantation rénale. Ce résultat doit motiver les cliniciens à envisager une prescription plus prudente et justifiée de cette classe thérapeutique. Il serait également intéressant d’explorer le lien physiopathologique qui sous-tend cette association.